Mauvais perdant


Je prends ce qu’on me donne hein !
Et toi ? Et toi, t’offres quoi ? 
Rien ! Ah c’est super équitable ! Je prends, je consomme et ne retourne que dalle… Tu parles d’une leçon de vie ! Je ne suis même pas véritablement en colère, enfin pas contre toi. Mais contre moi qui espère encore quelque chose . A quoi cela va me servir ? A quoi bon être gentille, honnête, délicate et attentionnée envers les autres, pour rester en plan ensuite.
L’humanité c’est quand même de la merde. Et pourtant, je n’arrive pas à perdre complètement foi en l’humain. J’ai toujours espoir. Qu’il y ait ailleurs quelqu’un de mieux, quelqu’un de bien. Par amour de son prochain, pour le bonheur d’aimer l’autre. Pour donner et non recevoir. Quelqu'un qui se préoccupe des personnes qui l’entoure. 

Il est parlant ce mot, l’entourage. Ça devrait entourer, l’entourage. Mais ce n’est pas le cas. L’entourage encadre plutôt, ou construit sa vie en parallèle. Des lignes qui, par définition, ne se croisent jamais. Entourer, de bras bienveillants. Être présent. C’est ça, aimer. Prendre soin des autres. Ce n’est pas couvrir de cadeaux, ou envoyer un message de bonne année. C’est se soucier, s’inquiéter. Anticiper. Connaitre, apprendre à connaitre. Vouloir découvrir la personnalité. Ce n’est pas penser à l’autre. 
Tu penses à quoi ? A la personne ou à toi à travers celle-ci. J’ai pensé à toi… Et t’as pensé à moi comment ? Physiquement ? Spirituellement ? Tu t’es demandé ce que je vivais ? Ce qui m’arrivait ? Ce qui m’attristait ? Ou bien ce qui me rendait heureuse ? Ce qui constituait la base même de ma vie ? Mon âme ? Mon être ? Mes sentiments ? Ou juste moi, le moi objet ?

Tu la vois la nuance ? Non, ce n’est pas une nuance bordel ! C’est le grand écart. Considérer une personne, en tant que telle, pour ce qu’elle est. L’aimer. Alors que toi, vous, les autres, vous possédez. Vous déshumanisez les êtres. Vous en faites des produits de consommation. Être avec une personne pour ce qu’elle vous apporte, un miroir. Le reflet de votre personnalité. Vous, vous, vous et encore vous !
Ouvre tes yeux, regarde, le monde n’est pas tien. Il est mien aussi, il est notre. Il est constitué de chacun d’entre nous, bon ou mauvais. Un alliage de personnalités. Mais je perds mon temps, encore. Tu ne m’écoutes pas toi, tu as tes phrases toutes faites, tes cantiques, tes citations ressorties sans réflexion.
Il faut t’approprier tes idées, ne pas aller les chercher déjà construites. Argumente ta pensée. Ça veut dire quoi ? Ça exprime quoi tout au fond hein ? Tu sais au moins définir tes mots ? Ou tu les sors comme ça, tel un philosophe bien-pensant, comme la pensée universelle. Tu crois que tu la détiens toi la vérité ? Mais elle ne t’appartient pas, comme les personnes. Tes opinions, tu te dois de les obtenir. Par réflexion, par expérience, par confrontation. On peut tous poser nos citations, comme une plaque de marbre. Faut développer.

Plus t’as de personnes autour de toi, plus t’es seul. Parce que tu comprends alors, qu’il n’y a pas une seule âme qui est là pour toi. La solitude ce n’est pas être célibataire, ou n’avoir pas d’amis. T’as déjà entendu, je n’ai pas beaucoup d’amis, mais je sais sur lesquels je peux compter. Ah bon ? Vraiment ? T’es bien sûr de ce que tu avances ? Jusqu’où ces amis là te porteront. Combien de temps. Les amis sont fait pour oublier les soucis, donc être insouciants. Par pour gérer tes problèmes. Ils ont les leurs.


J’en ai assez de tous ces gens qui geignent, sans cesse. Pour être écouté, ou s’écouter parler. Se montrer, étaler les cicatrices comme des trophées. On montre nos blessures de guerre ? Pourquoi ? Connaître le plus courageux ? Celui qui a le plus morflé. On s’en fout bien. Si tu regardais un peu les autres, tu verrais que les plus meurtris, sont ceux qui se plaignent le moins. Celui-là qui expose ses problèmes, n’a pas la moindre idée du ressenti la plupart du temps.
C’est encore du nombrilisme. Tout le monde a une bonne raison d’aller mal, de se laisser aller, de pleurer dans son coin. Emmerder les autres avec ça, c’est autre chose.
On en fait quoi des meurtrissures ? On se ronge, on ressasse, encore et encore. Tourner en rond, se tourner autour. Se donner le vertige. Avance bordel !
Fais pas ton animal blessé. Fonce, bouge-toi. J’ai mille fois plus de reconnaissance envers une personne blessée qui sort la tête de l’eau qu’envers celle qui attend qu’on la lui remette dedans.

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