Lettre ouverte à Catherine MILLET - 18/01/2018
En fouillant dans mes archives, j'ai envie de partager une ancienne lettre que j'avais écrite. Elle s'adresse à Catherine MILLET pour une affaire qui avait fait grand bruit l'année précédente.
Si vous ne vous en souvenez pas, une petite recherche Google devrait suffire.
Si vous ne vous en souvenez pas, une petite recherche Google devrait suffire.
Chère Catherine,
J’ai entendu dire que tu regrettais de ne pas avoir été violée. Cela, je ne
le souhaiterais à personne.
Tu penses prouver avec cela, qu’il est possible pour les victimes de s’en
sortir.
N’est-ce pas ce qu’elles font déjà ces victimes ?
J’ai envie de pousser ta réflexion à d’autres thèmes. Certains piétions
sortent d’affaire après avoir été renversés. Devrions-nous supprimer les
passages piétions et laisser jouer les automobilistes au bowling avec les
marcheurs ?
Cela fonctionne pour d’autres choses. Certains enfants battus parviennent à
construire leur vie. Devrions-nous légitimer les parents qui frappent sur leurs
enfants ?
Vois-tu l’absurdité de ta réflexion ?
Ces femmes violées, font tout pour s’en sortir. Pourquoi voudrais-tu encore
mettre le doigt sur la bonne conduite à tenir par ces victimes qui n’ont rien
demandé ?
T’es-tu intéressée au parcours de ces femmes ? Bien sûr qu’elles se remettent,
elles n’ont pas franchement le choix.
As-tu compris les épreuves qu’elles vont devoir surmonter. Prendre des
jours de congés pour, tour à tour, aller enchainer les rendez-vous médicaux, à
la gendarmerie, chez l’avocat.
Que fais-tu toi de tes jours de congés ? Les consacres-tu à raconter
maintes et maintes fois ton choc ? Pour encore être jugée sur la réaction
de la victime, trop émotive, trop distante, trop ci ou trop ça.
Vois-tu, chère Catherine, la façon dont tu culpabilises à nouveau ces
victimes ?
Elles les effectuent les démarches, elles se battent pour sortir la tête de
l’eau.
Elles
n’ont pas besoin qu’on légitime leurs agresseurs en montrant que les victimes
parviennent à se débattre
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