Garder la tête hors de l'eau


J’ai failli t’écrire, et je me suis ravisée, je trouvais dommage de mettre un terme à un mois d’effort.
Comme l’alcoolique qui aurait pris un apéro après un mois entier de sobriété.

Je voulais te dire que je n’ai jamais aimé une personne autant que toi.
Que probablement je n’aimerais jamais quelqu’un d’une manière aussi intense.
Toutefois, je pense que d’autres que moi t’aimeront aussi avec la même force. Tu es ce genre de personne que l’on prend plaisir à aimer.
Je sais bien que mon amour est faussé. On dit aimer à la folie. C’est cela, je ressens de la démence dans mes sentiments envers toi.

J’ai replongé tu sais, j’évitais toujours ces chansons, puis j’ai voulu essayé.
Toute la mélancolie m’est revenu en pleine face, la joie aussi que j’avais, à chacun de tes messages. Mais la douleur entre chacun d’entre eux.

Cette aventure m’a fait vivre plus de blessures que de bonheur.
Je me suis demandée ce que tu avais pensé de moi. 
J’ai examiné nos instants et avec le recul, j’ai réalisé toute la force que tu avais dû dépenser pour me dire ces mots. 
Je n’avais jamais rien entendu de plus beau, de plus sincère, de si émouvant.
J’imagine maintenant que mes réactions, à chaque fois, t’ont peut-être blessé. 
Mon immobilisme, mon mutisme qui suivaient tes efforts.

Crois-moi, ce n’était en rien de l’évitement, ni même une façon de te prouver que je n’y ressentais rien.
J’étais simplement figée, figée par la peur. 
La peur de voir mon cœur s’envoler, la puissance des sentiments que je n’avais jamais éprouvés auparavant. 
C’était en moi une multitude de sensations nouvelles que je n’ai su gérer et apprivoiser.

Je vois les choses sous un autre angle et imagine ta déception, ta colère peut-être. 
Je jugeais ta façon d’agir avec moi, froidement parfois, sans comprendre que je l’avais été davantage moi-même.
Vraiment, c’est arrivé si vite.
Aujourd’hui bien sûr que je regrette, cette fameuse phrase me reviens sans cesse en tête.

Si l’on avait été dans un film, c’est le moment où j’aurais dû t’embrasser, c’est ce que tu devais attendre.
Si tu savais, j’en mourrais d’envie. 
J’étais juste estomaquée par tant de sensibilité.
Tu as fait tant quand moi je ne bougeais pas d’un cil.

J’en suis désolée, réellement désolée, j’ai tout foiré, tout. 
Mais j’aurais tout perdu tu sais, j’étais tellement éprise que je ne pouvais me défaire de cette situation.
Jusqu’où j’aurais pu aller tu crois ? 
Jusqu’où on va quand on aime infiniment ? 
On y laisse des plumes, on s’oublie à aimer trop.

Jamais, jamais je n’aurais pu me contenter d’un petit bout de ta vie. 
J’aurais tout voulu, tout avec toi. 
Tout vivre, tout partager à tes côtés. 
T’avoir près de moi pour toujours.

Je m’en serais cramé les ailes, regarde déjà les blessures que cela a engendré.
Tu imagines ce qu’il en aurait été en allant plus loin ?
J’aurais perdu tout ce que je possède mais je me serais perdue également, dans les abysses de l’amour.
On en ressort jamais indemne...

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