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L'éloge des meurtrissures

L'impression d'avoir traverser un mur de barbelés. Je cicatrise petit à petit. Presque complètement. Il faut dire adieu, adieu aux morceaux de peau. Regarder la nouvelle pousser et prendre ma nouvelle mue. Plus belle, plus douce, plus à ma taille. Construire son château sur des sables mouvants. Reprendre l'épée et tenter de faire tenir tout ça au mieux. Colmater par endroits pour que le tout soit stable. Et réparer directement une autre partie. Ma maison est à mon image. Belle à l'extérieur, rayonnant mais qui s'effondre à l'intérieur. Des invités indésirables, des morceaux qui tombent, des choses qui cassent. On pare au plus urgent, pour qu'elle soit toujours debout. On met de la belle peinture, des fleurs et des oiseaux pour attirer l'attention ailleurs. On tient, on tient. Parce que c'est toujours plus agréable de se concentrer sur le positif, voir le beau et éviter le laid. Toujours debout, toujours vivant. Toujours debout, toujours aimant. Toujo

Du mieux, du beaucoup mieux et de la colère

Cela fait combien de temps maintenant ? Plus de trois semaines, c’est un record non ? Le temps m’a enveloppé dans ses bras de cataplasmes.  C’est cela, tu as fini par obtenir de moi le pire. Il y a eu l’amour, puis la haine et la colère. Aujourd’hui, il ne reste que l’indifférence. Je pourrais peut-être retrouver l’écume de la tendresse en fouinant un peu… Il me paraissait autrefois si difficile de laisser un délai de silence. Aujourd’hui, je ne me force à rien, je ne m’empêche plus de. C’est naturel. Cependant, je ne sais que trop bien que les blessures que l’on pense cicatrisées peuvent parfois s’ouvrir à nouveau.  Je profite alors pleinement de cette liberté retrouvée, ce goût de joie de vivre sans la tienne à mes côtés. Je ne sais quoi te dire davantage, je n’ai justement plus de mots à t’offrir. Je ne souhaite pas t’en priver, je n’ai juste pas envie de partager. Je désire garder cet intime pour moi, ou pour d’autres. Je n’attends plus rien, rien en retou

Fonte des glaces

J'ai passé des moments inoubliables. Des instants de bonheur volés. Pour jamais, ils m'appartiennent. Ils sont ancrés. Je crois que je suis boulimique en fait. J'en veux encore. Je pourrais me nourrir de ces journées sans faim, tu comprends ? Je sais que l'on a de la chance, je me dis parfois que c'est déjà prodigieux. Mais qu'est ce qu'on fait après ? Tu réalises ? La nuit, je rêve de toi. Le matin, je me lève en pensant à toi. Et chaque jour c'est ainsi. Comment tu as fait ça ? Tu n'avais pas le droit ! Tu étais tout ce que je détestais... Tu as changé les règles du jeu et tu as passé ton tour. Je t'avais dit que je ne voulais pas me livrer. Tu sais ce qui m'agace le plus ? C'est d'avoir besoin de toi. Parce que tu ne le mérites pas. Tu ne me mérites pas. Tu n'as pas brisé la glace à coup de serpe. Toi, tu l'as réchauffée doucement, délicatement. Petit à petit, morceau par morceau. C'est pire.

Libre

Certes, j’ai encore rêvé de toi cette nuit. Je ne contrôle pas mon inconscient, mais je ne me souviens plus bien de ce songe. Ça ressemblait à une mise au point, j’étais déterminée et le suis encore au réveil. Je sais bien que j’ai merdé, je me suis pris les pieds dans le tapis. Mon cœur s’est enflammé, il s’est gouré. Faut pas lui en vouloir, il a tellement souffert qu’il a voulu y croire. Maintenant, c’est raté et c’est tant pis. On tourne la page, on ferme le livre et on en commence un autre tu veux bien. Ce n’était pas fait pour moi, pas fait pour nous. J’ai au moins beaucoup appris et passé quelques (rares) bons moments. J’ai pu faire de jolies découvertes et je te le devrais pour toujours. Prologue terminé, je commence directement au deuxième chapitre. Ce n’est pas le paradis, mais ça y ressemble, un paradis terrestre. L’amour sans aimer, l’amour sans sentiments, sans risquer de se ramasser. L’amour comme je l’imaginais dans ma chambre des a

Le grand départ

Cher ami, Comme promis, j’ai pensé à toi au réveil ce matin. A ton départ, je t’ai imaginé avec ton sac à dos, tes bagages. J’ai songé à Elise et à la petite dans tes bras. J’espère qu’elles seront sages, ne te mettront pas trop dans l’embarras.  Je réalise que je ne connais même pas ton horaire d’arrivé. Il n’y en a probablement pas. J’admire ton courage dans cette aventure, j’ai jeté un œil à ce nouveau port d’attache, c’est très joli. Une belle architecture, riche d’histoire, des jardins. J’ai vu qu’il y a un Zénith, ça semble important ! Je t’avoue que j’y éprouve une forme de tristesse. J’imagine attendre ton retour, te guetter à la fenêtre comme une mère attendant le retour de son fils parti au combat. Bien que je sache que cela t’est nécessaire. Aller à la rencontre des hommes, des villes pour enrichir ta poésie. Te confronter à la dureté de la vie, sans aucun artifice, vierge de tout matérialisme. Je savoure à te voir y prendre goût. Tu sembles si con

Un aller-retour en enfer

Et quand c’est toi le monstre. Tu fais comment ? Quand tu es ton propre monstre. Tu ne peux pas t’enfuir de toi.  Tu fais comment ? Faut devenir un autre ? Etre schizophrène ? C’est quoi la solution ? On me dit que je suis forte. Mais la force a une contenance tu vois. Moi je suis arrivée au bout de la jauge de force. Je suis affaiblie mentalement, moralement et physiquement. C’est un drame quand ton histoire bouleverse les autres. Quand on te dit que ton récit tourmente les autres. T’imagines quand tu en es le propre auteur. Le personnage principal. Si tu te laissais aller, tu hurlerais. Mais ça ne sort pas, c’est bloqué. C’est ça le problème quand tu es solide aux yeux des autres. Tu ne peux jamais vaciller, tu dois tout surmonter, tout porter à bout de bras. Tu deviens un pilier pour les autres. Mais toi, tu n’as personne. Personne sur qui compter. T’es seule. Tu as quelqu’un qui te soutient ? Ça t’envahit la colère. C’est tellement puissa

Se retrouver

Moi j’y crois. Au nouveau départ. Vierge de son passé. Pour être légitime, fallait-il encore que j’existe. Je suis un être humain et ai donc des droits. Fallait-il encore l’admettre. Chacun a le droit de penser, d’exprimer, de ressentir, de vivre. Pas parce que sa pensée est supérieure, plus pure ou plus réfléchie.  Pas parce qu’il est savant ou omniscient. Pas parce qu’il a vagabondé, expérimenté la vie. Mais parce qu’il est humain. Elle est là la liberté, universelle. Ce n’était pas vraiment une route. Plutôt une chasse aux trésors. Epuisante, déroutante. Jusqu’à l’obtention d’indices, de morceaux de puzzles. Reconstituer le tout, pour obtenir le trésor, graal sacré de notre vie. De cette quête, quelques rencontres fabuleuses, indiquant la bonne voie. D’autres perte de temps, temps qui s’écoule, mais ouvrant le miroir de l’âme. Ne prend aucun raccourci, arpente chaque recoin, chaque espace. Trouve tous les présents enfouis.  ---------------------